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11 février 2018
Oujda - La première reconstruction du sein sans implant grâce à un lambeau abdominal (DIEP) prélevé à l’aide d’un robot chirurgical a été réalisée le 27 novembre 2017 à la Clinique de l’Alma, à Paris. L’intervention, qui est une première européenne, était dirigée par le Dr Marc-David Benjoar, chirurgien plasticien responsable de la reconstruction mammaire à l’Institut Français du Sein. Elle a permis à la patiente âgée de 45 ans de sortir cinq jours après son intervention, grâce à des douleurs post-opératoires minimes.
« Le robot a permis de réaliser cette phase de l’opération avec une précision chirurgicale sans égale et de limiter ainsi la durée opératoire totale d’une intervention déjà complexe. La cicatrice sur la paroi abdominale a été limitée à quatre centimètres. Les douleurs post opératoires ont été minimes et la patiente a pu sortir cinq jours après son intervention », indique le Dr Benjoar.
La reconstruction du sein naturelle avec les propres tissus de la patiente, sans implant en silicone, s’est imposée comme la technique de référence. Cette technique dite du lambeau DIEP (Deep Inferior Epigastric Perforator, lambeau des perforantes épigastriques inférieures) consiste à prélever un lambeau de peau et de graisse abdominale pour reconstruire un volume mammaire après une mastectomie. Afin d’assurer que ce lambeau est bien vascularisé, le chirurgien doit prélever également une artère et une veine située profondément au niveau du bassin de la patiente pour les rebrancher sous microscope au niveau du sein.
La technique classique nécessite une ouverture de 20 cm de la paroi abdominale qui peut être responsable de douleurs post opératoires et de voussures du ventre.
« Le robot Da Vinci présente un réel avantage car il limite fortement les douleurs et les séquelles au niveau du ventre », précise le Dr Benjoar. « Nous avons été surpris par la récupération extrêmement rapide de la patiente après l’intervention ».
Seule une équipe américaine jusque-là avait rapporté avoir réalisé une telle opération mais celle-ci a été réalisée en intra péritonéal, ce qui fait courir un risque de bride intestinale à la patiente. L’équipe française a choisi de prélever le lambeau abdominal en passant entre le péritoine et le muscle, exactement comme en voie ouverte.
Dans le cadre d’une collaboration avec les Drs Mickael Hivelin et Stéphane Hans, chirurgiens à l’Université Paris-Descartes, des essais sur sujets anatomiques avaient conclu à la faisabilité de la technique.
Cette opération a été détaillée dans un projet de publication soumis à la revue Plastic and Reconstructive Surgery.